Leduc répond à la violence de l’ethnocide des indiens Otomis avec un refus de l’ethnographie filmique : aucune fausse neutralité dans le regard, aucune distance prétendue scientifique dans l’écriture, aucune direction imposée par un commentaire explicatif. La militance politique se mêle ici avec l’avant-garde plastique. Etnocidio est l’impitoyable abécédaire du massacre culturel et matériel du Mezquital. Grâce à la puissance de la mise en scène et à la précision de l’enquête, la mémoire populaire retrouve un vrai espace d’expression – la terre – contre toute déruralisation économique, dépossession symbolique et déformation médiatique.