Les enjeux autour de l’usage des terres, du travail agricole comme du modèle de production soulèvent des questionnements qui dépassent largement le cercle de la profession agricole. Ces questions nécessitent d’être posées comme problème public et discutées par un large panel de parties prenantes. Dans cet esprit, ces deux journées d’études se proposent d’échanger avec des agricultrices, chercheuses et chercheurs de différentes disciplines, des réalisatrices et réalisateurs et des militantes et militants de structures collectives.
Lors de la première journée on se demandera dans quelle mesure les injonctions à écologiser les pratiques agricoles remettent en cause l’inertie du productivisme agricole et les conditions de travail des ouvrières et ouvriers agricoles.
Autour de la mise en relation de résultats d’enquêtes sociologiques, il s’agira de présenter les logiques sociales à la base des formes de perpétuation du modèle agro-industriel dominant et de réfléchir à la faible place laissée aux modèles alternatifs malgré un ensemble de propositions à l’échelle locale et internationale. Les conditions de travail des saisonnières et saisonniers agricoles seront au cœur de ces discussions pour rendre compte des formes d’exploitation et de discriminations ainsi que des solidarités et des résistances qui peuvent émerger. L’ouverture de ces questions à l’échelle internationale permettra d’apporter des éclairages sur les situations extérieures au contexte français. La diffusion d’extraits de films et de photographies serviront de support aux échanges entre des membres des mondes agricoles, du cinéma documentaire et de la recherche.
Au sein des initiatives collectives de reprise de terre et des zones à défendre, quelles formes de travail, d’alliances et de communs s’inventent et renouvellent les pratiques de l’écologie politique ?
Cette seconde journée propose de susciter la rencontre entre le public poitevin et des chercheurs et chercheuses en philosophie et sociologie, militantes et militants écologistes et autonomes, agricultrices et agriculteurs et un réalisateur qui présentera des extraits de son documentaire en cours de réalisation sur la lutte pour la défense des Jardins Ouvriers d’Aubervilliers. Il s’agira de réfléchir à la portée politique d’activités professionnelles et militantes (collectifs de production en agro-écologie, zones à défendre, initiatives portées par Les soulèvements de la terre…) qui, en cherchant à se réapproprier les terres contre les logiques de privatisation capitaliste et de monopole étatique, inventent de nouvelles formes de travail et de vie en commun.