Très nombreux, chacun seul de Jean-Pierre Bodin

Très nombreux, chacun seul de Jean-Pierre Bodin est une pièce de théâtre à découvrir les lundi 14, mardi 15 janvier à 20h30 et mercredi 16 janvier à 18h30 au Moulin du Roc à Niort.

Du Banquet de la Sainte Cécile, à Chemise propre et souliers vernis, en passant par La Question, Jean-Pierre Bodin poursuit son partage d’humanité, du rire aux larmes.
Dans un dialogue avec Christophe Dejours (chercheur, spécialiste de la souffrance au travail), il nous interroge sur ce que donnent à comprendre les suicides sur les lieux de travail. Empruntant les mots, les gestes d’ouvriers, les pensées de poètes, philosophes, chercheurs et journalistes, Jean-Pierre Bodin et ses complices rendent compte de l’état du monde du travail. Et si ce monde génère de la souffrance, il n’y a pas de fatalité ! Le théâtre permet aussi de rester debout !

« Pourquoi les nouveaux managements dans les entreprises génèrent-ils depuis une douzaine d’années des suicides “professionnels” et plus encore sur les lieux même du travail ? Individualisme fabriqué, perte de la notion de la valeur travail, sous-traitance en cascades, peur, perte du référent “patron paternaliste” devenu multinationale… Le scandale de l’exploitation de l’homme par l’homme se fait jour autrement. Les combats se décalent de la rue vers les tribunaux, des entreprises sont reconnues coupables par la justice… C’est pourquoi j’aimerais être le regard simple, le témoin, le passeur de ce monde. En dignité de notre métier “d’artisan”, relayer en beauté la souffrance, les passions, les joies, à travers la parole des poètes, des journalistes, des scientifiques.
Dire ce qui fait que nous devons inventer ensemble pour rester debout. “Il n’y a pas de fatalité…” Le théâtre ne peut pas se soustraire à cette réflexion.
Alors, prenons à bras le corps notre mémoire ouvrière, non pas pour en tirer une nostalgie, ce n’était pas mieux avant… Mais pour réfléchir aujourd’hui à comment être ensemble dans l’entreprise, sur nos lieux de travail, dans notre société. »

Jean-Pierre Bodin