Femmes artistes en exil

Sahar Salahshoor et Judith Depaule

17 février, 14h - 17h - Le Local

Fuir et résister pour faire vivre son art, pour dénoncer et rendre visibles des conditions de vie difficiles, des droits humains bafoués : c’est cette lutte, celle de femmes et d’hommes originaires de pays où l’art est considéré comme une pratique déviante, comme un ennemi à combattre par les pouvoirs en place. En Iran ou en Afghanistan, par exemple, des femmes artistes font à la fois de leur combat la conservation de leurs pratiques artistiques et la dénonciation des réalités politiques, sociales et économiques dans leur pays au risque de leur vie.

En France, l’Atelier des artistes en exil (aa-e) se propose d’identifier des artistes en exil de toutes origines, toutes disciplines confondues, de les accompagner en fonction de leur situation et de leurs besoins, de leur offrir des espaces de travail et de les mettre en relation avec des professionnels (réseau français et européen), de leur donner les moyens d’éprouver leur pratique et de se restructurer.

Projection de Profession : documentariste suivie d’un échange avec un·e chercheur·euse du laboratoire Migrinter, l’une des co-réalisatrices du film, Sahar Salahshoor, et de Judith Depaule, directrice de l’Atelier des artistes en exil, qui évoquera le cas de l’iranienne Hura Mirshekari, chanteuse en sistani, notamment lors d’événements en soutien au mouvement « femme, vie, liberté », de l’artiste performeuse et féministe afghane Kubra Khademi, ainsi que d’autres artistes afghanes hazara qui ont pu fuir l’Afghanistan lors de l’opération Apagan.

Discutantes : Daniela Ristica, post-doctorante à l’UMR Migrinter, Université de Poitiers et Céline Bergeon, Université de Poitiers, UMR Migrinter, Directrice du Master Migrations.

 

  • Entrée libre
  • Le laboratoire Migrinter, l’Atelier des artistes en exil, la Cinémathèque du documentaire

En savoir plus sur les intervenantes

Salah Salashoor est originaire du sud de l’Iran mais a grandi à Téhéran. Elle commence le cinéma à 17ans et ne s’est jamais arrêtée depuis de faire des films. Son cinéma, en prise avec le réel, s’intéresse aux femmes, femmes chauffeuses de taxi, femmes cinéastes, femmes d’origines modestes, qui loin de Téhéran, participent à changer la société.

Elle souhaite, par ses films, sortir de la vision patriarcale de la société iranienne, questionner les représentations, faire entendre d’autres voix de femmes qui souhaitent s’émanciper de leurs conditions.

 

Judith Depaule est directrice de l’Atelier des artistes en exil. Elle évoquera le cas des femmes migrantes artistes et le processus d’émancipation qu’elles mettent en place, dans le cas de migration non familiale et/ou liée à la privation de création et d’atteinte à la liberté d’expression et qui les amènent, dans les pays d’accueil, à outrepasser les “sexospécificités” (rôles, comportements, activités et attributs qu’une société donnée, à un moment donné, considère comme appropriés pour les hommes et les femmes) et les discriminations de leur communauté et/ou société d’origine. Elle se penchera sur les cas d’artistes femmes issus de sociétés misogynes et conservatrices : l’artiste iranienne Hura Mirshekari, chanteuse en sistani, notamment lors d’événements en soutien au mouvement « femme, vie, liberté » ; l’artiste performeuse et féministe afghane Kubra Khademi ; et d’autres artistes afghanes hazara qui ont pu fuir l’Afghanistan lors de l’opération Apagan.

L'atelier des artistes en exil

L’atelier des artistes en exil (aa-e) se propose d’identifier des artistes en exil de toutes origines, toutes disciplines confondues, de les accompagner en fonction de leur situation et de leurs besoins, de leur offrir des espaces de travail et de les mettre en relation avec des professionnels (réseau français et européen), de leur donner les moyens d’éprouver leur pratique et de se restructurer.

Dans ce but, l’aa-e organise des événements culturels et artistiques, dont un festival  pluridisciplinaire, intitulé Visions d’exil, réunissant des œuvres d’artistes en exil et d’autres artistes traversés par l’exil. Il soutient la production et la diffusion de créations d’artistes en exil.