(D)Écrire le travail, filmer la résistance : Sembène Ousmane et le refus de l’ordre établi

Valérie Berty et Renaud Boukh

13 février, 14h - Médiathèque François-Mitterrand

“Célèbre inconnu”, le romancier et cinéaste sénégalais Sembène Ousmane (1923-2007) est l’auteur d’une œuvre empreinte de révoltes et d’engagements féconds. Son projet panafricain est mû par le désir d’une amélioration de la condition ouvrière et d’une lutte contre toutes les formes d’oppression, qu’elles soient d’ordre colonial, bourgeois, masculin, religieux ou traditionnel. Au cours de cette rencontre, nous reviendrons sur le parcours-fleuve de cet artiste autodidacte, depuis Le Docker noir, premier roman écrit alors qu’il est ouvrier sur le port de Marseille, jusqu’à son dernier film Moolaadé (2003), qui incarne le refus de la pratique traditionnelle de l’excision. Les deux intervenants évoqueront, à travers leur travail d’archives et de réédition, les engagements sociaux qui jalonnent l’œuvre de Sembène.

==> Suivie de la projection du film La noire de… de Sembène Ousmane

  • Institut des Afriques

En savoir plus sur les intervenants

Valérie Berty enseigne la littérature et le cinéma d’Afrique francophone à la New York University de Paris. Au cours de ses recherches sur les écrivains, leur rapport au voyage et au 7e art, elle a publié des livres d’études critiques : sur ce chemin de la transmission, elle a « rencontré » Sembène Ousmane et s’est intéressée à l’œuvre de cet humaniste, écrivain et cinéaste, passionné par sa société et le futur de son continent.

Elle a publié en 2019, Sembène Ousmane, Un homme debout, aux Editions Présence Africaine, et préfacé la nouvelle édition augmentée du Docker noir, le premier roman de Sembène Ousmane (Ed. Héliotropismes, 2023).

Renaud Boukh est éditeur et traducteur. Il fonde Héliotropismes en 2017 à Marseille, maison d’édition qui promeut des thématiques marginales ou minoritaires. Il a traduit de l’espagnol des récits de Ronaldo Menéndez, Ariana Daniele, Joaquín Pasos ou Enrique Vila-Matas. En 2022, il co-fonde au sein d’Aix-Marseille Université la « Banjo Society », groupe de recherche interdisciplinaire consacré à l’étude, à la traduction et à la diffusion de l’œuvre de Claude McKay. Ses recherches portent sur l’histoire éditoriale, le nomadisme littéraire, la circulation des pensées afro-diasporiques et les manifestations de la transculturalité.