Ciné-débat : Histoires d’A, de Marielle Issartel et Charles Belmont

Mardi 22 novembre – 20h30 – Cinéma Le Dietrich

Tarif : 5,50€

Séance précédée d’un pot convivial à 20h !

Les Menstrueuses reviennent à Poitiers du 22 au 26 novembre 2022 pour une seconde édition, pensée en partenariat avec différentes structures locales. Au programme : des événements de natures et de formes diverses pour évoquer les enjeux sociaux, politiques et économiques des menstruations, mais aussi interroger l’accès au droit (contraception, avortement, parentalité…) pour différentes catégories de populations. Plus d’infos ici : Les Menstrueuses

En ouverture de cet événement, l’équipe de Filmer le travail est ravie d’accueillir la cinéaste Marielle Issartel pour une projection de son film Histoires d’A, co-réalisé avec Charles Belmont, et qui a été très récemment restauré.

Tourné en 1973 de l’intérieur du Mouvement pour la Liberté de l’Avortement et de la Contraception dont les militants revendiquent la pratique d’avortements gratuits, Histoires d’A est frappé d’une interdiction totale. Durant un an, il devient l’objet d’une gigantesque partie de cache-cache avec la police.

La lutte a payé : l’avortement est dépénalisé en 1975. Cette lutte féministe était aussi simplement humaine.

Projection suivie d’un échange avec la réalisatrice Marielle Issartel

Dans le cadre du festival Les Menstrueuses, organisé par l’Espace Mendès France et l’Université de Poitiers.

Histoires d’A

un film de Marielle Issartel et Charles Belmont

Documentaire / France / 1h30 / 1973

En 1972, des centaines de milliers d’avortements clandestins chaque année en France font des morts et des stérilités. Ils sont un fléau. Des médecins du Groupe Information Santé (GIS) découvrent la méthode Karman d’avortement par aspiration et décident de pratiquer des avortements gratuits, comme une provocation utile. Ils lancent un Manifeste dans la presse, qui sera signé dans un premier temps par 331 médecins puis par plus de 600 praticiens. C’est un point de non-retour. Afin d’informer sur cette méthode Karman, ils demandent à Charles Belmont et Marielle Issartel de tourner un petit film didactique, qui deviendra un long métrage politique féministe de 1h30 : Histoires d’A.

A la différence de nombre de films militants ou « engagés », Histoires d’A ne nous assène aucune leçon. Le parti pris cinématographique choisi révèle sa puissance : les situations extrêmes (par exemple : tout le processus d’un avortement, filmé entre patiente et médecin, en présence du compagnon, sans rien nous en épargner) auraient pu osciller entre exhibition et pornographie. Il n’en est rien, malgré la minutie mise à tout filmer, autrement dit à ne rien cacher, sans pour autant satisfaire à l’inévitable pulsion voyeuriste propre aussi bien aux spectatrices qu’aux spectateurs (…) Montrer, oui, mais en contournant ou, mieux, en évitant les faciles tentations du spectaculaire. La monstration peut n’être ni spectaculaire, ni marchande. Aujourd’hui, ivres de publicités et de leur profonde indécence, nous avons oublié que le cinéma n’est pas fait pour démontrer, ni pour faire jouir de ce qu’il donne à voir, mais plutôt, et c’est toute son histoire, pour faire voir à la spectatrice ou au spectateur ce qu’il en est de leur propre désir de voir, de leur regard, et donc d’en faire, au-delà de la pulsion, un geste responsable.

Jean-Louis Comolli, printemps 2018.

Film présenté sur sa version restaurée.

En partenariat avec la Cinémathèque du documentaire, le festival Les Menstrueuses, l’Espace Mendès France, l’Université de Poitiers, le cinéma le Dietrich.

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