Holy field holy war

Lieu : Cinéma le Dietrich – Poitiers
Horaire : 21h00
Tarif : 5€

 

HOLY FIELD HOLY WAR

Un film de Lech Kowalski
Documentaire – Pologne/France – 105min – 2013 – Revolt Cinema

Partout dans le monde, les petits agriculteurs sont menacés. Leur lutte pour survivre se fait loin des caméras et des médias. En Pologne, un pays où plus de 60% de la surface est occupée par l’agriculture, de nouveaux acteurs sont en compétition pour s’accaparer les terres. Ce qui se passe en Pologne est un avertissement à prendre au sérieux.

La Pologne est, depuis cet été, le premier pays européen à avoir autorisé l’exploitation de gaz de schiste. Un véritable eldorado pour les industriels, qui se sont jetés sur le marché. Et une possibilité pour l’État, qui importe les deux tiers de sa consommation de gaz de Russie, de se rapprocher de l’indépendance énergétique. Mais à quel prix ?

Durant quatre ans, le réalisateur anglais d’origine polonaise a suivi le combat des habitants du village de Zurawlow (Pologne) contre les tentatives destructrices de la multinationale américaine Chevron pour forer le sol de la région à la recherche de de gaz de schiste.

« Je ne filme pas les paysans comme des objets de réflexion qui alimenteraient une démonstration, mais bien comme des êtres en révolte qui, comme les punks, tentent de vivre comme ils veulent et non selon ce que l’on veut leur imposer. » Lech Kowalski

«C’est une chronique relativement classique mais brûlante des mutations subies par l’agriculture du pays. Depuis le désastre écologique de l’industrialisation à outrance jusqu’à la tentative d’implantation, soutenue par le gouvernement polonais, de grands groupes américains qui voient dans ces terres le futur eldorado européen du gaz de schiste. Filmé du côté et au plus près des paysans, le film enregistre notamment une confrontation sidérante entre cette population démunie et l’art du sophisme des industriels américains, qui rappelle de manière troublante le récent Promised Land de Gus van Sant. Beaucoup de films ont été réalisés récemment dans cette inquiétude écologique. Celui-ci se caractérise par sa manière presque douce de mettre en scène une sorte d’apocalypse silencieuse, redoublée par le souvenir presque nostalgique des personnages du temps de la ferme d’Etat communiste. Mais à défaut de la puanteur permanente dégagée par le lisier des porcs, l’époque était alors aux incessantes manœuvres des chars soviétiques. « On n’a jamais la paix », conclut philosophiquement, par une litote qui l’honore, un paysan.»
Jacques Mandelbaum, Le Monde

Prix du Groupement National des Cinémas de Recherches (GNCR)
Prix Georges de Beauregard au Festival International du Documentaire de Marseille (FID)

Rencontre avec le réalisateur Lech Kowalski, en présence de Benoît Leroux, sociologue à Université de Poitiers.

Bande annonce du film