Le cinéma avant le boom économique des années 1960 a souvent raconté des histoires liées à la terre, et tout un imaginaire autour de la figure du paysan s’est ainsi formé pour les spectateurs.trices du monde entier. Mais à partir de l’industrialisation de l’agriculture, tout a changé : la paysannerie a perdu le centre de la scène et tout un monde a été oublié. C’est alors que le film documentaire a pris le relai : d’abord pour signaler cet oubli mortifère, en suite pour dénoncer les dégâts de l’environnement, et aujourd’hui pour raconter l’utopie d’un retour possible à la terre.
Avec cette programmation nous essayons de vous raconter cette trajectoire, qui relève à la fois de l’Histoire tout court et de l’histoire des formes filmiques.
L’épique a été souvent la forme du récit de cette histoire populaire : Artavazd Pelechian et ses Saisons, Youssef Chahine avec La Terre, Camila Freitas dans Chão et Comrades de Bill Douglas, sont des récits très variés autour de l’émancipation, de la résilience, de la résistance.
Souvent le documentaire a dénoncé la destruction de l’écosystème : Paul Leduc avec Ethnocide, Johan van der Keuken dans La Jungle plate, Peter Nestler avec Die Nordkalotte, ont réalisé des indispensables abécédaires de ce massacre culturel et matériel.
Mais si le constat est forcement amer, des fort signes d’espoir nous arrivent de quatre films en particulier : le méconnu Safrana ou le droit à la parole de Sidney Sokhona, le burlesque soviétique Le Bonheur d’Alexandre Medvedkine, l’empathique Yam Daabo de Idrissa Ouedraogo et l’épopée des paysans japonais en guerre contre l’état de Kashima Paradise de Yann Le Masson et Bénie Deswarte.
Et pour terminer, quatre portraits : le magistral Bandits à Orgosolo de Vittorio De Seta ; Homo botanicus de Guillermo Quintero, une drôle de quête qui nous plonge dans la poésie d’un botaniste ; La Fièvre de Maya Da-Rin, conte mystérieux de la vie et des rêves d’un indigène brésilien ; et Urszula et le prix de la liberté de Marcel Łoziński, une inoubliable leçon de vie.
Federico Rossin, historien du cinéma et programmateur indépendant
14h – TAP Castille
Safrana ou le droit à la parole
Un film de Sidney Sokhona
Tarifs : 5,5€ / Le Joker : 3€
16h30 – Cinéma le Dietrich
Ethnocide (Etnocidio, notas sobre el mezquital)
Un film de Paul Leduc
Tarifs : 5,5€ / Le Joker : 3€
20h30 – TAP Castille
La Terre (الأرض, Al-Ard)
Un film de Youssef Chahine
Tarifs : 5,5€ / Le Joker : 3€
14h – Cinéma le Dietrich
La calotte polaire (Die Nordkalotte)
Un film de Peter Nestler
Tarifs : 5,5€ / Le Joker : 3€
18h30 – TAP Castille
La Fièvre (A Febre)
Un film de Maya Da-Rin
Tarifs : 5,5€ / Le Joker : 3€
14h – TAP Castille
Sans terre (Chão)
Un film de Camila Freitas
Tarifs : 5,5€ / Le Joker : 3€
20h30 – Carré Bleu
Le Bonheur (Счастье)
Un film de Alexandre Medvedkine
Entrée libre
10h30 – Médiathèque François-Mitterrand
Yam Daabo (Le choix)
Un film de Idrissa Ouedraogo
Entrée libre
14h – TAP Castille
Comrades
Un film de Bill Douglas
Tarifs : 5,5€ / Le Joker : 3€
18h30 – Cinéma le Dietrich
Kashima Paradise
Un film de Yann Le Masson et Bénie Deswarte
Tarifs : 5,5€ / Le Joker : 3€
10h30 – Médiathèque François-Mitterrand
Les Inconnus de la terre, de Mario Ruspoli
Les Saisons (Времена года), de Artavazd Pelechian
Urszula et le prix de la liberté (Żeby nie bolało), de Marcel Łoziński
Entrée libre
14h – Médiathèque François-Mitterrand
La Jungle plate (De platte jungle)
Un film de Johan van der Keuken
Entrée libre
20h30 – Carré Bleu
Bandits à Orgosolo (Banditi a Orgosolo)
Un film de Vittorio De Seta
Entrée libre
14h30 – Médiathèque François-Mitterrand
Homo botanicus
Un film de Guillermo Quintero
Entrée libre