Le Festival international Filmer le travail a le grand plaisir d’être entouré de partenaires qui soutiennent ses actions depuis plus de 10 ans maintenant. Nous les remercions de nous avoir fait parvenir ces éditos malgré les conditions qui s’imposent à nous et en l’absence de catalogue imprimé.
Région Nouvelle-Aquitaine
Construire une véritable trajectoire de reprise !
Le « travail en image » fait à nouveau escale à Poitiers, durant 10 jours mais se déroulera en ligne car la Covid est passée par là. Cela fait 11 mois maintenant que le monde de la Culture est en quasi arrêt, que les lieux et festivals sont empêchés de travailler en raison de l’interdiction des rassemblements, fermeture administrative et couvre-feu. Parce qu’il n’est pas possible que le débat reste cantonné à la seule question de la date de réouverture, ni que la protection sanitaire des citoyens se résume à interdire toute vie culturelle… J’ai proposé au Gouvernement un protocole de réouverture des lieux, une expérimentation singulière avec suivi scientifique. Construire une véritable trajectoire de reprise et offrir un environnement non anxiogène, c’est le cap que nous avons fixé. Face à cette crise sanitaire qui perdure, face aux séquelles sociales aggravées précipitant dans la précarité de nombreux citoyens, plus particulièrement des étudiants conjuguant détresse psychologique et précarité alimentaire, notre région agit au quotidien solidairement. « Étudier en temps de crise(s) » et construire du lien, voilà le combat commun que nous menons au côté du festival. De la passion et de la ténacité, il en faut pour réussir à organiser un festival dans un tel contexte, bravo à toute l’équipe.
Alain Rousset
Président du Conseil Régional de Nouvelle-Aquitaine
Ville de Poitiers
Il n’y a pas une mais des éducations. En examinant sous bien des aspects le thème particulièrement inspirant de l’éducation, c’est le premier constat que tire le Festival Filmer le Travail qui, comme chaque année depuis 12 ans maintenant, pose un regard plein d’interrogations sur ce vaste concept qu’est le travail. Dans le contexte de pandémie qui nous touche toutes et tous, aux quatre coins du monde, aborder l’éducation est d’autant plus pertinent. Car si nos pratiques professionnelles et nos certitudes ont été bouleversées (télétravail, visioconférences, port du masque, etc.) en quelques mois, les façons d’enseigner et de communiquer ensemble l’ont été tout autant. Dans ce contexte difficile, je tiens également à féliciter les organisateurs et l’ensemble des bénévoles qui ont contribué à la préparation de cet événement. Le Festival Filmer le travail, c’est, au-delà de ce fil rouge, une compétition internationale de documentaires, une journée d’études pluridisciplinaires, une conférence gesticulée, une programmation jeune public ou encore un temps de rencontres avec des représentants de la filière cinéma. Ces échanges sont en effet essentiels pour mieux délivrer au spectateur la singularité d’un regard. Une question d’éducation, là encore.
Bon festival à toutes et à tous !
Léonore Moncond’huy
Maire de Poitiers
Ministère du travail
Cette année, crise sanitaire oblige, le Festival Filmer le travail se déroulera entièrement en ligne. Je salue ici la capacité d’adaptation des organisateurs, qui ont su trouver des solutions pour que ce rendez-vous attendu ait lieu en dépit de la crise sanitaire qui nous impose, pour un temps que nous espérons chacun le plus court possible, de revoir drastiquement nos modes d’échanges et de rencontres. Il est capital que malgré l’épidémie, la vie, la culture, le travail, la réflexion continuent. Évidemment, le plaisir du cinéma et du débat ne sera pas le même que lors de projections sur grand écran et d’échanges en salle, mais l’essentiel est de se retrouver pour ensemble nourrir la réflexion. L’an passé, le festival Filmer le travail s’interrogeait sur la place des femmes dans le travail. Cette année, il porte sur l’éducation et les questions du travail, de la transmission et de l’émancipation. Les échanges promettent d’être passionnants, d’autant que la crise sanitaire a conduit les enseignants à innover dans leurs pratiques pédagogiques et professionnelles. Le ministère du travail est, cette année encore, heureux de soutenir cette manifestation aux côtés de l’Organisation internationale du travail et des partenaires publics locaux, dont je salue l’implication.
Je souhaite à toutes et tous un très bon festival 2021 !
Pascal Apprederisse
Directeur Régional
Dirrecte Nouvelle Aquitaine
Organisation internationale du travail
Le Bureau de l’OIT pour la France est heureux d’apporter à nouveau en 2021 son soutien au Festival Filmer le travail. C’est une année très particulière. La pandémie nous empêche de nous retrouver à Poitiers, mais grâce aux efforts de l’association Filmer le travail, le festival peut malgré tout réunir à distance tous ceux que le septième art et la question du travail passionnent autour d’une programmation toujours aussi remarquable.
La pandémie qui a saisi le monde il y a un an a bouleversé nos vies, y compris notre rapport au travail. Il y a évidemment toutes celles et ceux qui ont perdu leur emploi, ils sont près de 114 millions dans le monde, dont 81 se sont retirés du marché du travail faute de perspective. Il y a aussi le choc sur l’activité et la production, qui a d’ailleurs affecté plus durement les services que l’industrie, ce qui constitue une caractéristique de cette crise.
La baisse des heures travaillées dans le monde représente 255 millions d’emplois à plein temps selon les estimations du BIT. Il y a enfin la menace d’une explosion de la pauvreté et de la précarité, qui justifient l’adoption de mesures de soutien au revenu des travailleurs et aux entreprises. Ces mesures sont cependant l’apanage des pays à haut revenu, les inégalités à l’échelle mondiale risquent de s’aggraver considérablement sans un effort accru d’aide aux pays les plus pauvres.
En nous mettant à distance les uns des autres, la pandémie a également révélé l’importance du travail dans nos vies. Le travail, c’est une expérience humaine qui nous met en relation les uns aux autres, fonde un collectif dans laquelle se forgent des identités et des solidarités. C’est précisément cette expérience qui s’étiole avec l’essor du télétravail. Le télétravail, comme toutes les technologies introduites dans l’environnement et l’organisation du travail, n’est ni bon ni mauvais en soi, tout dépend de l’usage que l’on en fait, de son appropriation par les acteurs du travail et de son encadrement.
Plus que jamais, le mandat centenaire de l’OIT en faveur de la justice sociale et du travail décent est d’actualité. « Le travail n’est pas une marchandise » rappelait la Déclaration de Philadelphie en 1944, il n’est pas non plus un robot et l’extension des nouvelles technologies ne doivent pas aboutir à déshumaniser les rapports au travail.
L’OIT, ce sont 190 conventions et plus de 200 recommandations internationales couvrant l’ensemble des travailleurs quels que soient leur secteur d’activité ou leur nationalité et protégeant leurs droits, qu’il s’agisse des droits fondamentaux du travail (liberté syndicale et droit de la négociation collective, élimination du travail des enfants et du travail forcé, non-discrimination), de la santé au travail, de la protection sociale ou du dialogue social.
La plus récente de ces normes, adoptée en 2019, porte précisément sur la lutte contre les violences au travail et le harcèlement, un thème éminemment d’actualité partout dans le monde, reflet d’une exigence renforcée de dignité des femmes et des hommes au travail.
Dans ce contexte de crise et de mutation du travail, il était important que le festival puisse se tenir. En effet, le cinéma contribue activement aux représentations collectives que se fait une société du travail dans tous ses aspects : facteur d’identité sociale et de réalisation de soi, facteur de domination mais aussi d’émancipation. Ces représentations soulignent l’importance du travail dans nos vies et son rôle dans la construction de toute identité et la réalisation de soi. Elles nous rappellent que pour être réellement humain, le travail doit avoir un sens.
Le cinéma renvoie au public les différentes facettes de ce phénomène social, dont les analyses purement juridiques ou économiques ne peuvent entièrement rendre compte. Il y a une part d’imaginaire dans la signification du travail pour chacun et la société, et cette part d’imaginaire, le festival de Poitiers nous aide à mieux la saisir.
Pour toutes ces raisons, je salue, au nom de l’OIT, l’action de l’association Filmer le travail, et lui exprime ma reconnaissance pour sa contribution à la compréhension des enjeux du travail dans le monde et à son avenir.
Cyril Cosme
Directeur du Bureau de l’OIT pour la France