À travers des présentations de chercheurs, des interventions d’écrivains, des tables rondes, des débats, il s’agit d’explorer et de rendre compte des différentes manières d’écrire, de décrire, d’exprimer le travail aujourd’hui dans ses diverses dimensions gestuelles, relationnelles, sociales, subjectives…
Journée organisée avec la médiathèque François Mitterrand et l’Université de Poitiers, (laboratoire GRESCO et Association culturelle de l’UFR Lettres et Langues).
Horaire : 9h30
Lieu : Espace Mendès France / Musée Sainte-Croix
Entrée gratuite / Inscription obligatoire
Allocution d’ouverture des partenaires.
Animation : Jean-Paul Géhin
Que la littérature nous apprend-elle du monde du travail ?, conférence de Jean-Paul Engélibert, Professeur de littérature comparée.
Sociologues, travail et romans : contours d’une intertextualité, conférence de Laurence Elléna, Maître de conférence de sociologie.
L’exposé présentera les romans cités par les sociologues, les thématiques retenues, les justifications énoncées éventuellement par leurs auteurs. Il décrira également les différentes modalités de cet usage de la référence littéraire en sociologie du travail et ses transformations.
Animation : Stéphane Bikialo et Romarin Fourcassié
3 auteurs, non écrivains au départ, 3 générations de travailleurs évoqués dans leurs écrits : Martine Sonnet, Thierry Beistingel et Joachim Séné.
Martine Sonnet : historienne, ingénieure de recherche à l’Institut d’Histoire Moderne et Contemporaine, elle a notamment fait paraître “L’Éducation des filles au temps des Lumières” (éditions du Cerf, 1987, réédité en 2011) et “Chronologie de la France moderne” (1515-1815) (PUF, 1996, « Que sais-je ? »). En 2008, elle a publié “Atelier 62” (Le Temps qu’il fait) où elle restitue l’histoire croisée, alternée de son père forgeron chez Renault et de l’usine Renault de Billancourt, par un travail d’archives (collectives et personnelles).
Informations, archives, textes sur http://martinesonnet.fr/Site/Accueil.html
Thierry Beistingel, cadre DRH dans les télécommucations puis « Conseiller mobilité dans un Service de Ressources Humaines », est l’auteur de “Central” (Fayard, 2000) où il décrit les étapes de la déshumanisation du travail à partir du formulaire de « description d’emploi ». Il évoquera les 10 ans qui séparent “Central” (2000) et “Retour aux mots sauvages” (2010) qui voient « l’avènement de cette société numérique. C’est cette face visible de la mondialisation, perceptible au sein de la grande entreprise des télécommunications que j’ai tenté de montrer. Toutefois, ce n’est pas cette volonté de témoignage qui me fait prendre la plume mais les notions de langue et de travail, liés ensemble. »
Auteur en ligne d’une « feuille de route » : http://www.feuillesderoute.net/
Joachim Séné : webmaster et blogueur depuis 2004 (http://www.joachimsene.fr) auteur notamment de “Sans” (2010), “La Crise” (2010) et “C’était” (2011), tous publiés sur publie.net où sont décrits les conditions de travail et les mots de « l’openspace ». François Bon écrit de lui : « il y a démontage, et démontage violent. Ici, ces espaces neufs du travail informatique où tout le monde cohabite, où les tâches participent de notre plus haute modernité. Alors le vocabulaire devient masque. C’est d’abord à la langue qu’on s’attaque. »
Animation : Monique Peyrière
La fermeture du Centre de Recherche de Romainville situé au nord de Paris, auparavant fleuron de la multinationale pharmaceutique Roussel-Uclaf, fut l’épilogue, en 2006, de longues et tumultueuses luttes menées par les salariés du site, fortement mobilisés contre les plans successifs de licenciement imposés par leur direction. Réunis en association, ils ont tour à tour commandité l’écriture d’une thèse puis d’un roman, afin que restent traces et analyses de leur combat. Le cinéma vient à son tour relayer et transformer cette mémoire du travail : le script du scénario est terminé et devrait donner lieu, sous réserve de financement ad hoc, à la mise en production d’un film.
Ainsi plusieurs écritures se partagent la narration d’un même conflit :
-l’une est scientifique, avec la thèse en sociologie du travail de Mélanie Guyonvarch, soutenue en 2008.
-l’autre est romanesque, avec l’ouvrage “Notre usine est un roman” de Sylvain Rossignol, paru aux éditions la Découverte en 2008.
-La troisième est cinématographique, avec le scénario d’Olivier Gorce et de Dominique Cabrera.
La séance souhaite donner la parole à ces auteurs : Mélanie Guyonvarch, Sylvain Rossignol et Olivier Gorce, chacun confronté aux contraintes spécifiques de « son » écriture. Ils seront rejoints par Annick Lacour, ex-technicienne de labo et déléguée CGT, présidente de l’association des anciens salariés de Roussel-Uclaf.).
Animation : Raphaëlle Guidée et Stéphane Bikialo
Avec la participation de :
Gérard Mordillat (écrivain, scénariste, réalisateur),
Guy Eyermann, (ancien de la Fabris, élu au Conseil Régional) et en train d’écrire l’histoire de la lutte de la Fabris,
Thierry Beistingel (écrivain),
Laurence Ellena (sociologue).
Avec les écrivains présents et en partenariat avec la librairie La Belle Aventure qui proposera un stand d’ouvrages liés à la thématique.
Maison du Peuple
Animation : Francisco Ferreira
Conférence de Gérard Mordillat sur sa démarche d’écriture, avec projection d’extraits de la série.
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La voix de son maitre – Un film de Gérard Mordillat et Nicolas Philibert
Documentaire · France · 98 min · 1978 . Ina et Laura Productions
La voix de son maître est un document rare et passionnant qui serait aujourd’hui impossible à reproduire : douze patrons de grandes entreprises parlent, face à la caméra, du pouvoir, de la hiérarchie, des syndicats, des grèves etc selon un dispositif unique : les interviewés sont livrés à leur propre discours, sans aucune intervention orale de la part des réalisateurs.
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